La Chine riposte à Trump : Une stratégie à multiples facettes pour blinder son économie
Face à la salve de tarifs douaniers lancée par l’administration Trump, Pékin n’a pas hésité à sortir l’artillerie lourde, orchestrant une riposte à la fois commerciale directe et stratégique à long terme. L’objectif ? Protéger coûte que coûte ses intérêts économiques vitaux et amortir le choc sur sa croissance.
Sur le front commercial et économique : la Chine contre-attaque coup pour coup
L’escalade tarifaire :
La Chine dresse un mur douanier en répliquant avec une augmentation massive de ses propres taxes à l’importation sur les produits made in USA, les faisant bondir de 34 % à un impressionnant 84 % ! Le soja américain, en particulier, s’est retrouvé dans le collimateur de Pékin, une manœuvre calculée pour exercer une pression politique là où ça fait mal : dans les régions qui soutiennent l’ancien président américain.
Des restrictions sectorielles : Des frappes chirurgicales au cœur de l’économie US
Des voix influentes à Pékin ont même suggéré des mesures encore plus incisives, comme autant de flèches acérées visant des points névralgiques :
- Fermer les portes des marchés publics chinois aux entreprises américaines : Un signal fort pour privilégier les acteurs locaux.
- Mettre Hollywood et la volaille US au placard : Une décision symbolique et potentiellement impactante pour ces secteurs.
- Lancer des investigations sur la propriété intellectuelle des firmes US en Chine : Une manière de mettre la pression juridique et de réaffirmer sa souveraineté.
- La dévaluation du yuan : Un amortisseur monétaire subtil : les experts financiers scrutent attentivement la légère dépréciation orchestrée du yuan. Cette manœuvre astucieuse pourrait agir comme un coussin de sécurité, rendant les exportations chinoises plus compétitives malgré les barrières douanières américaines. Attention cependant à ne pas déséquilibrer le navire : une dévaluation trop forte pourrait entraîner une fuite des capitaux.
Et sur l’échiquier géopolitique, la Chine tisse sa toile stratégique
La Chine active ses réseaux pour consolider les alliances régionales et renforcer ses partenariats avec des poids lourds comme le Japon, la Corée du Sud et l’ASEAN. L’idée ? Former un bloc uni pour contrer la vague protectionniste déferlant des États-Unis. Pékin n’hésite d’ailleurs pas à agiter des menaces ciblées, comme celle de suspendre sa coopération dans la lutte contre le trafic de fentanyl, un dossier brûlant pour Washington. Une manière de rappeler que les interdépendances sont multiples et que la Chine a des atouts dans sa manche. Mais au-delà de la simple riposte commerciale, Pékin a un impératif économique et social : maintenir le cap de la croissance. L’enjeu est de taille : atteindre l’objectif de croissance de 5 % en 2025, malgré les vents contraires et les prévisions plus sombres des analystes. La croissance reste le moteur de la stabilité sociale.
Pour cela il lui faudra à la fois protéger son tissu social : le gouvernement anticipe les secousses et prévoit des mesures de soutien fiscal pour les travailleurs des secteurs exportateurs qui pourraient trinquer face aux difficultés commerciales. Mais aussi redéfinir ses routes commerciales : car en développant activement des corridors commerciaux alternatifs via l’ASEAN et son projet phare de la « Ceinture et la Route », la Chine cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis du marché américain, une stratégie de long terme pour gagner en autonomie stratégique .
L’option nucléaire financière pour l’instant écartée : La vente massive de bons du Trésor US, car si elle n’est pas explicitement mise sur la table, l’arme ultime d’une vente massive des bons du Trésor américain détenus par la Chine pourrait potentiellement déstabiliser les marchés financiers US. Cependant, la stratégie privilégiée semble être celle de mesures commerciales ciblées et d’ajustements monétaires graduels, privilégiant la précision à la déflagration.
A suivre donc sur les marchés jusqu’où mènera cette guerre commerciale qui nous offre beaucoup d’incertitude et donc de volatilité.
