Ethereum traverse actuellement une période complexe, marquée par des défis techniques, des tensions sur son leadership et une volatilité accrue. Quelles perspectives à court terme ? Essayons d’y répondre.
Sa performance actuelle dans un contexte de marché compliqué :
Le cours d’Ethereum s’établit à 1 866.02 USD ce 2 avril 2025 (-2.06% sur 24h), en repli de 57% par rapport à son plus haut historique. Le volume quotidien, lui, atteint 14.9 milliards USD, en dessous de la moyenne mensuelle (23.4 milliards). On surveillera un niveau de support critique autour de 1 864 USD, avec un risque de correction jusqu’à 1 750 USD en cas de rupture.
Leadership et gouvernance d’Ethereum :
Vitalik Buterin, cofondateur visionnaire d’Ethereum, fait face à des critiques croissantes sur sa capacité à piloter l’évolution du réseau. Son attachement aux principes de décentralisation radicale est perçu comme un frein aux partenariats institutionnels. Vitalik a souligné que la centralisation croissante des nœuds Ethereum, notamment sous l’influence de fournisseurs comme Amazon Web Services, représente un défi majeur pour la décentralisation et la résilience du réseau depuis sa transition vers le Proof of Stake.
Son parcours exceptionnel (médaille aux Olympiades d’informatique à 18 ans, création de Bitcoin Magazine à 17 ans) contraste avec les récentes difficultés à maintenir la position dominante d’Ethereum face à des concurrents comme Solana (+83% de croissance en 2024). Vitalik Buterin a exprimé son inquiétude face à une partie de la communauté Ethereum qu’il juge trop ouverte aux applications de jeux d’argent basées sur la blockchain. Il considère cette tendance comme un « renversement moral » et a même menacé de se retirer de l’écosystème si cette orientation devenait dominante.
Malgré les critiques, il reste attaché aux valeurs fondamentales d’Ethereum et nuance ses propos en affirmant que les interactions physiques avec la communauté montrent un attachement aux principes initiaux du projet. Vitalik Buterin reste sans nul doute une figure clé d’Ethereum, mais il est confronté à des défis complexes liés à la gouvernance, à l’éthique et à la concurrence technologique. A savoir si ses efforts pour maintenir une vision éthique tout en répondant aux besoins techniques du réseau permettront d’équilibrer entre innovation et principes fondamentaux dans un secteur en rapide évolution.
Dernier point concernant les réformes au sein de la Fondation Ethereum, Vitalik a suggéré des initiatives comme le staking des ETH détenus par la Fondation pour générer des rendements et renforcer le financement interne pour palier ainsi aux critiques sur son manque d’implication.
Des défis techniques de la blockchain :
La plateforme affronte en effet trois problématiques majeures :
- Sa scalabilité : Le recours croissant aux solutions Layer-2 (Optimism, Arbitrum) fragilise l’activité sur le réseau principal. Vitalik a en effet proposé des solutions techniques telles que le « blob scaling » pour améliorer la scalabilité et réduire les coûts des transactions, avec un objectif ambitieux de 100 000 transactions par seconde. Il insiste sur le rôle central de l’ETH dans l’écosystème. A suivre donc.
- La concurrence accrue : Solana revendique 2 500 développeurs actifs mensuels contre 1 700 pour Ethereum (-17% en 2024) Ethereum fait donc face à une concurrence féroce de blockchains plus rapides et moins coûteuses comme Solana. Certains critiques estiment donc que le réseau perd progressivement son avantage compétitif, tandis que les utilisateurs se tournent vers des solutions Layer 2 pour pallier les limites du mainnet Ethereum.
- Une transition technique compliquée : Le passage à Ethereum 2.0, bien que prometteur (réduction de 99% de la consommation énergétique), peine à se concrétiser pleinement.
Mais aussi des difficultés structurelles :
- Un déclin d’influence : La dominance de marché est tombée à 7.9% contre 17% en 2024
- Une attrition des développeurs : -17% d’actifs mensuels en 2024 malgré 4 000 dApps déployées.
- Une pression réglementaire : L’absence de stratégie claire sur la compliance KYC/AML handicape les partenariats institutionnels
Le succès d’Ethereum dépendra largement de la mise en œuvre complète d’Ethereum 2.0 et d’une meilleure articulation entre décentralisation et compliance réglementaire. Les prochains mois s’annoncent donc décisifs pour confirmer ou infirmer sa capacité à rester la plateforme de référence pour les contrats intelligents. Affaire à suivre.
